J’appelle mon Église, l’EERV, l’Église évangélique réformée du canton de Vaud, à une lecture évangélique des Écritures.
Nous est donné un moment de grâce. Dans le débat sur le mariage pour tous nous est offert de revisiter le sens profond, évangélique, de la création, de l’être humain, du couple, de famille, enfin de toutes nos relations, les uns avec les autres et tous et toutes ensemble avec notre environnement. Si ensemble nous faisons le travail théologique comme il se doit, un va et vient entre les textes bibliques et notre vie, il nous sera donné de passer de la vision patriarcale, hiérarchique, légaliste du vivre ensemble, injuste et exclusive, à une vision plus fraternelle, – en français le mot adéquat nous manque encore, « geschwisterlich » en allemand -, juste, inclusive et évangélique. Pendant des siècles, de l’Évangile l’Église a fait une institution fondée sur le pouvoir, en imposant sa loi et sa morale ; il est temps que l’amour devienne sa base. Et l’amour évangélique est inconditionnel, il ne connaît pas de « parce que », il accueille l’amour sans le qualifier. Nous sommes peut-être, nos enfants et petits-enfants, la première génération, en tant que génération, qui est en mesure de comprendre ce que la bible, non le Christ, Dieu vise véritablement. Saisissons la chance, et ne nous laissons pas dominer, encore une fois, par les résistances réactionnaires qui ne veulent pas lâcher le pouvoir. Relisons les Écritures, enfin avec cette clé de lecture qui les a traversé, le double commandement de l’amour dont le Christ a fait le critère absolu :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. » (évangile selon Matthieu, chapitre 22, versets 37 à40)
L’amour pour toutes et tous, donc mariage pour tous !
Armin Kressmann 2019