Bonne théologie, en conséquence aussi liturgie, est érotique ; mauvaise pornographique (ou inexistante). Elle dit sans dire, ou dit autre chose que ce qu’elle dit, elle dit ce qui ne se laisse pas dire, sans le dire, explicitement. Elle dévoile Dieu en le cachant ou le cache en le dévoilant. Elle se refuse de vouloir dire Dieu en soi, pleinement, ici et maintenant ; elle est consciente de son altérité. Elle ne veut pas prendre possession de lui et respecte le fait qu’il est inaccessible. Elle est donc spirituelle et non pas physique, ou, autrement dit, tout ce qui est physique n’est que signe d’autre chose, de quelque chose qui transcende le physique. Nous l’appelons amour. C’est comme dans un couple. Quand Dieu se fait voir il y a croix. La bible est voile. Mais tout voile dévoile aussi ; voile est toile (comme toile est voile). Par ailleurs, je ne sais pas de quel ordre, érotique ou pornographique, est cette remarque.

Armin Kressmann 2018