Matthieu 17,1-9(13) (Mt 17,1-9) – Transfiguration : être métamorphosé pour rayonner ce qu’on est profondément (commentaire, pistes exégétiques et homilétiques)

Voir aussi la transfiguration selon l’évangile de Marc et des textes sur la transfiguration en général

Il s’agit de « métamorphose » (v. 2),

du grec meta-, entre, avec, après, en conséquence, élément qui exprime la succession, le changement, la participation

et de morphè, « Gestalt », forme, apparition, extérieur, image, aspect, qualité

Le dictionnaire culturel en lange française dit :

« Changement de forme, de nature ou de structure, si considérable que l’être (dieu ou être humain) ou la chose qui en est l’objet n’est plus reconnaissable. »

Cependant, ici dans notre texte, le phénomène est épiphanie, ce Jésus de Nazareth, cet être humain, est le Christ, – le messie, celui que Dieu a choisi -, confirmation de de la confession de Pierre (Matthieu 6,13-20 ; confirmation subjective), soutenue et affirmée par la voix, sortie de la nuée, qui dit :

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. » (v. 5), reprise de ce qu’elle avait déjà dit lors du baptême.

C’est donc une confirmation, confirmation objective, LA confirmation par excellence, celle qui s’inscrit dans l’histoire, dans cette vie de ce Jésus de Nazareth, ce qui fait la voix ajouter :

« Ecoutez-le ! »

et ce qui nous invite à la « succession apostolique » par la catéchèse, la transmission par … baptême … confirmation … baptême … confirmation …

cette catéchèse que je viens de définir ainsi :

« Avec les enfants, les jeunes et les adultes, donc en Église, faire écho (dont les synonymes sont renvoyer, retentir, répercuter, répéter, résonner, réverbérer, répondre, réfléchir … ré-flexion …) à la Parole telle que transmise par la bible, donc avec ceux et celles qui, au temps bibliques, ont fait de même. Et Dieu, en Jésus Christ, fera le reste. »

Ce qui se passe sur cette haute montagne n’est rien d’autre qu’un culte de confirmation qui transforme tout le monde, Jésus, les Écritures et les disciples. Désormais tout doit être lu à l’éclat de lumière qui fait « resplendir les visages comme le soleil » (v. 2),

à la lumière de cette parole qui dit :

« Tu es mon fils, ma fille qui m’a plu de choisir » … en ce Jésus de Nazareth et l’œuvre qu’il a accompli, « mon œuvre » ; « Ecoute-le ! »,

ce qui renvoie essentiellement à deux choses,

  • le sermon sur la montagne (Matthieu 5), condensé en l’amour de l’ennemi (Matthieu 5,43-48) et le double commandement d’amour (Matthieu 22,34-40), résumé de la « Loi et des Prophètes » (Matthieu 22,40), donc à Moïse et Élie dans notre texte (v. 3)
  • et la Passion, annoncée juste avant (16,21-23) et juste après (17,22-23) notre passage.

Donc la transfiguration, cette métamorphose ne fait pas de sorte que cet humain Jésus ne soit plus reconnaissable, mais de sorte qu’en lui l’être profond soit révélée : l’humanité de l’humain telle que voulue par Dieu, dans toute sa ressemblance à Dieu.

Ce projet, Dieu seul peut l’accomplir : en ce Jésus, sur cette montagne, Dieu lui-même se manifeste.

Armin Kressmann 2017

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