Une Église inclusive ? Salut – Inclusion, accueil radical, tolérance, intolérance

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Église inclusive – Appel au milieu LGTB+ : les amiEs de Job ne sont pas des amiEs de Dieu (Armin Kressmann)

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Ma vision d’une église inclusive : En sa pauvreté, l’esprit de Sainte-Claire Vevey accepte tout.

Culte réformé et inclusion

Les enfants

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« Le salut est hors Église » – « Accueil radical et Inclusion » (Armin Kressmann)

Reprise critique par Cécile Guinand

Réaction spontanée de Christophe Chalamet :

Je suis d’accord avec l’essentiel de vos réflexions, sauf sur le point suivant: Le salut est hors Église

Autant le salut n’est pas limité à l’Eglise (extra ecclesiam nulla salus), en tout cas à l’Eglise visible, autant il me semble que le salut ne se trouve pas simplement « hors Eglise ». Si tel était le cas, nous devrions toutes et tous abandonner, aussi vite que possible, l’Eglise. Et donc votre proposition me paraît être une sorte de miroir de l’ancienne formulation, mais aussi problématique que le fameux diction latin. Le salut déborde largement l’Eglise, mais il l’inclut je pense (tout en jugeant l’Eglise). Penser que le salut est soit seulement au-dedans, soit seulement au-dehors, me paraît problématique.
Et voici ma réponse :

M’habite profondément la question de la succession apostolique du fou de Gérasa, reconnu comme apôtre, dans son pays, par Jésus lui-même, donc Église instituée, pas seulement universelle cachée et flottante :

« Va dans ta maison auprès des tiens et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » (Marc 5,19)

Les limites de la tolérance : Que devons-nous accepter, tolérer ou ne pas tolérer ?

Intégration, inclusion, accueil, accueil radical et tolérance en Église – Une Église qui n’est pas inclusive n’est pas une Église chrétienne

Inclusion et accueil radical en Église ? Et les enfants ?

4 réflexions au sujet de « Intégration, inclusion, accueil, accueil radical et tolérance en Église – Une Église qui n’est pas inclusive n’est pas une Église chrétienne »

  1. Bonjour Armin,
    Ne pas tolérer ce qui met en danger le projet de tolérance… Certes Christ a dit « qui n’est pas avec moi est contre moi », mais il a aussi dit « pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Ne pas tolérer: cela veut-il dire rejet pur et simple? ou patience et travail à mener auprès de ceux qui ne tolèrent pas? Quand, à quel moment rejeter une personne intolérante? quand lui consacrer du temps pour qu’elle puisse ouvrir son coeur?
    Après tout, Jésus a pris le temps d’aller manger chez Simon le pharisien… et c’est au coeur de cet environnement intolérant, sans rejeter Simon, qu’il a donné sa plus belle parole de pardon à la femme pécheresse… Nous enfermer à part des intolérants, c’est refuser d’aller chercher la brebis perdue… car les perdus ne sont pas seulement ceux que la société rejette, non? Les intolérants ont perdu le lien avec Dieu et le Christ, n’est-ce pas aussi eux que nous devons accueillir? Comment le faire sans introduire ainsi le loup dans la bergerie?
    Merci pour tes contributions si stimulantes et toujours décapantes dans l’originalité et la force de ta pensée!
    Cécile

  2. Chère Cécile,

    La discussion est lancée et c’est bien ainsi, merci.

    Première remarque :
    En évoquant « pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » nous sommes dans un autre contexte,
    ce qui est légitime, s’agissant toujours de l’évangile (de Luc),
    mais change quand même la perspective :
    nous passons du projet, qui dans le premier passage est menacé,
    à l’échec de la réception du projet, la croix,
    où le projet en tant que tel ne persiste pas seulement,
    mais est confirmé définitivement.

    Deuxième remarque :
    Tout à fait d’accord avec les considérations par rapport à « l’accueil des exclus », en soi paradoxal, ce que je développe avec Matthieu 18 : en excluant, par une procédure comme celle proposée dans ce passage, on remet l’exclu au centre des préoccupations. Mais il y a changement de niveau, comme tu l’évoques, du juridique ou institutionnel, la loi, au sens auquel renvoie la loi, l’évangile, c’est-à-dire le pardon.

    Cordialement. Armin

  3. Bonjour Armin,
    merci pour cette réponse qui m’éclaire déjà en partie… Cependant… si je reprends ta phrase: « Tu ne toléreras pas ce qui met en danger le projet lui-même, le rassemblement de tous ceux et celles qui reconnaissent l’amour inconditionnel comme finalité ultime, même si eux, par leurs propres forces, ne parviennent pas à le réaliser »… force est de constater que dans mon Eglise, il y a ceux qui suivent ce projet (et bien sûr, on n’y arrive pas toujours avec nos propres forces), mais il y a aussi ceux qui refusent de le suivre… tout en étant persuadés d’agir ainsi selon la Parole…
    Alors… rejet? persévérance? quitter l’Eglise? travail patient pour leur faire changer de perspective? tout en sachant que durant ce temps mon Eglise sera encore engagée contre LE projet d’amour inconditionnel? Comment réconcilier la volonté de m’engager dans mon Eglise avec le constat qu’en son sein, on met souvent en danger le projet lui-même?
    Je m’excuse pour ces lancinantes questions que je te lance, mais tes réponses m’éclairent souvent avec une nouvelle vision à laquelle je ne m’attendais pas et je t’en suis très reconnaissante!
    Bien à toi
    Cécile

  4. Maintenant, chère Cécile, il y a renversement et changement de perspective : que faire quand il ne s’agit plus de tolérance-intolérance à l’égard de l’un ou l’autre membre de l’Église qui ne suivrait pas ou plus le projet de l’Église, – en l’occurrence celui de tendre vers l’amour inconditionnel et lui donner forme, « Gestalt », en Église -, mais quand l’Église elle-même ou une franche importante trahit son propre projet et devient elle-même intolérante à l’égard de ceux et celles qui voudraient le sauvegarder ?

    C’est tout le champ de la résistance qui s’ouvre, celui du combat et de la dispute, enfin celui de la désobéissance ecclésiale. L’individu est renvoyé à sa propre conscience, doit se poser lui-même la question de l’acceptation, tolérance et intolérance que nous avons discutée, et peut, si le pouvoir ecclésial le décide ainsi, se retrouver en une situation où il perd la protection institutionnelle, est relevé de ses fonctions, voire exclu, ou quitte l’Église par sa propre initiative. Au niveau collectif se pointe le spectre du schisme.

    On n’est pas là, me semble-t-il, dans nos Églises dites « évangéliques réformées ». Les divergences et visions opposées peuvent encore cohabiter et se confronter, ce qui ne veut pas dire que souffrances personnelles, donc scandale il n’y ait pas.

    L’idéal et la réalité, ce temps de l’Avent nous invite à les mesurer, avec l’évangile du jour, ce dimanche, où le lectionnaire nous a proposé de lire l’annonce de la naissance de l’enfant d’un autre faite à Joseph (Matthieu 1,18-25), qui, lui, se trouve devant le dilemme qui est le sujet de notre discussion : qu’est-ce qui l’emporte, l’amour ou les règles institutionnelles, l’esprit ou la lettre, l’Évangile ou la loi ? Il choisit l’amour, et c’est ainsi que Marie survit et le salut peut naître.

Matthieu 1,18-24 (Mt 1,18-24) – Premier commentaire : « Marie, une femme comme toutes les autres » et « Tout enfant est un enfant de Dieu »

Pour une Marie protestant

Je suis le premier à entrer en matière sur la proposition de Jacques-André Haury faite dans 24heures du 23 décembre, de « commander à un artiste contemporain une nouvelle statue de Marie à dresser sur le socle de la cathédrale conservé depuis le XVIe siècle ». Je le trouverais beau et juste, en ces commémorations du 500ème anniversaire de la Réforme, d’avoir une Marie telle que la Bible en parle : une femme comme toutes les autres, donc une femme « normale », qui, en l’occurrence, commet une faute, ce qu’on appelait autrefois un adultère, mais pour laquelle Dieu, par son Esprit, s’engage, comme pour nous tous et toutes qui commettons des fautes. Oui, je défends Marie, et Joseph son mari, lui qui assume les conséquences avec Dieu et suite à l’intervention de son messager, l’ange, une Marie protestant contre toute discrimination, en Église et dans la société, quelle qu’elle soit, femmes, enfants, étrangers, personnes handicapées, vieux, homosexuels, etc. etc. Il serait à nous, chrétiens évangéliques réformés, en cette année de la Réforme, de rappeler la grâce inconditionnelle que Dieu accorde à tout être humain de « bonne volonté », comme traduisent certains le message de Noël, notamment nos frères et sœurs catholiques. J’irais même plus loin et rendrait la cathédrale à l’Église catholique romaine, au moment où celle-ci reconnaisse le plein ministère des femmes. Mon rêve est de voir une femme évêque à la cathédrale de Lausanne, et la Réforme aurait, peut-être, trouver son terme.

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