Luc 10,25-28 (Lc 10,25-28) – Le double commandement d’amour (commentaire, notes exégétiques et homilétiques) ; Le Samaritain, Marthe et Marie

(avec la TOB, Traduction Œcuménique de la Bible, Cerf, Paris 2012 ; André Chouraqui, Loucas, Evangile selon Luc, JClattès, 1993 ; François Bovon, L’évangile selon saint Luc, Commentaire du Nouveau Testament IIIb, Labor et Fides, Genève 1991)

Contexte

Contexte biblique : l’envoi des disciples, Luc 10,1-9(11) et le révélation au « petits », Luc 10,21-24, François Bovon parle du « partage de l’Évangile » (Luc 10,1-20).

Contexte actuel et situationnel : un baptême d’une petite fille dans le cadre d’un culte à l’Institution de Lavigny, donc avec des personnes en situation de handicap.

D’après F. Bovon, avec la révélation aux « petits », nous nous trouvons au cœur de l’Évangile : la nouveauté est l’arrivée de ce temps des renversements :

« Renversements des valeurs et substitution des personnes vont promouvoir les humbles au rang des bénéficiaires de Dieu. …

Ici s’achève la longue attente des prophètes bibliques. Ici commence l’attestation du paradoxe chrétien, du noyau dur de l’Évangile. » (p. 69)

Et cela est annoncé dans une prière, action de grâce.

v. 21bc Changement des destinataires, Dieu étant le destinateur, autrefois les « sages », désormais les « petits »,

« socialement moins bien placés, culturellement moins savants ». Les petits « sont caractérisés par leur dépendance, leur capacité d’écoute et leur qualité d’accueil. Leur définition dépend moins ici de l’usage contemporain que du regard que Jésus porte sur eux. Il pense aux enfants, mais il considère aussi la métaphore qu’ils représentent. Enfants et croyants, les « petits » ont leur caractère propre et leur réalité relationnelle. » (p. 72).

Notre texte, Luc 10,25-28 « L’amour, voie de la vie éternelle » (TOB) ; Luc 10,25-37 « Le Samaritain ou la vie éternelle en héritage » (Bovon)

« La parabole dite du bon Samaritain. L’adjectif ‘bon’ n’est pas dans le texte … paradoxe :

le nom de ‘Samaritain’ évoque un marginal, membre d’une communauté méprisée.

L’image du Samaritain, non pas le chrétien charitable, mais le Christ.

Luc invite les lecteurs à relier le Samaritain à l’amour du prochaine et Marthe et Marie à l’amour de Dieu. » (p. 82)

L’éthique chrétienne

Envoi des 72 disciples (le nombre des nations dans la conception biblique) … Échange de paix

La révélation aux petits

L’amour de Dieu (l’autre)

L’amour du prochain (le même) …

Le Christ Samaritain, son rapport au prochain :

« Après avoir vu

pris aux entrailles

s’étant approché

il pansa … »

agir, servir …

Marthe et Marie, le rapport du Christ à Dieu le Père :

Écouter et servir

Donc : « Voir, écouter et servir »

« Légiste », « enseigneur de la tora », un homme spécialisé dans l’étude et l’enseignement de la tor (Chouaqui), « bibliste », dirions-nous aujourd’hui.

v. 25 « Maître en théologie, Jésus conduit le légiste, son élève, dans une démarche exégétique et pratique décisive.

Tout tourne autour du ‘faire’, utilisé quatre fois dans cette péricope.

Ce qui tient Luc à coeur …c’est la réalisation pratique de l’exigence, de la relation, de l’amour. » (F. Bovon, p. 85)

« En recevant la deuxième question du légiste (v. 29), le Jésus de Luc admet que l’Écriture sainte, si normative soit-elle (v. 27), a besoin d’explication. Il s’offre à la donner lui-même par un récit parabolique … » (p. 83)

v. 27 « Jésus ajoute la ‘dianoïa’, l’intelligence qui doit ordonner, par rapport à Adonaï, le coeur, l’être et l’intensité de l’homme. » (Chouraqui)

« Prochain », « compagnon », « celui avec lequel je pâture, celui avec lequel je partage mon pain. » (Chouraqui)

Armin Kressmann 2016

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