« Le désir ne manque de rien, il ne manque pas de son objet. C’est plutôt le sujet qui manque au désir, ou le désir qui manque de sujet fixe ; il n’y a de sujet fixe que par la répression. » (G. Deleuze et F. Guattari)

« … quand on réduit la production désirante à une production de fantasme, on se contente de tirer toutes les conséquences du principe idéaliste qui définit le désir comme manque, et non pas comme production …Si le désir produit, il produit du réel. Si le désir est producteur, il ne peut l’être qu’en réalité, et de réalité. … Le désir ne manque de rien, il ne manque pas de son objet. C’est plutôt le sujet qui manque au désir, ou le désir qui manque de sujet fixe ; il n’y a de sujet fixe que par la répression. … L’être objectif du désir est le Réel en lui-même. Il n’y a pas de forme d’existence particulière qu’on pourrait appeler réalité psychique. Comme dit Marx, il n’y a pas de manque, il y a passion comme ‘être objet naturel et sensible’. Ce n’est pas le désir qui s’étaie sur les besoins, c’est le contraire, ce sont les besoins qui dérivent du désir : ils sont contre-produits dans le réel que le désir produit. Le manque est un contre-effet du désir, il est déposé, aménagé, vacuolisé dans le réel naturel et social. » (G. Deleuze et F. Guattari ; L’Anti-Oedipe; Les Éditions de Minuit, 1972/73, p. 35s)

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