Soins et éducation : notre vision du patient ou du résident

En fonction de la posture prise par un soignant, accompagnant ou autre intervenant, en fonction des principes et des valeurs qu’il ou qu’elle défend, l’interlocuteur, la personne soignée ou accueillie, aura un autre statut, avec d’autres attentes et d’autres droits. Une posture familiale fera de lui un enfant, un parent, un frère ou une sœur, une posture d’accompagnement « palliatif » un semblable, humain et personne comme moi, une posture paternaliste (médicale, donc fondé en dernière instance sur le Serment d’Hippocrate) un patient, « notre patient », une posture contractuelle, libérale ou bioéthique fera de lui un partenaire ou un client. Ces postures et ces visions, dans une équipe, dans une institution ou dans un hôpital, peuvent se compléter, mais aussi se contredire. Chacune des postures et des visions d’autrui a sa raison d’être, dans une situation donnée, dans un contexte donné, entre personnes données, mais ce qui sera à éviter, c’est le passage d’une attitude à l’autre, juste en fonction des goûts, des préférences, des envies, des difficultés et des résistances du moment, ou, pire encore, en fonction de critères qui n’ont qu’indirectement à faire, – p.ex. tout ce qui touche aux finances et aux besoins institutionnels -, avec les besoins du patient ou du résident et des choix de principe des intervenants. Ces passages aléatoires comportent le risque de manipulation et d’instrumentalisation, donc finalement d’abus, voire de maltraitance, et cela, sous un manteau soi-disant éthique.

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Eux !

Armin Kressmann 2009

« Soins et éducation 11 : travailler avec des éthiques différentes et les confronter

Vulnérabilité et capabilité »

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