Significations du handicap mental – Faire étape 2 : Situations extrêmes – gérer l’ingérable

La société et le politique se donnent des moyens pour gérer des situations de vie extrêmes, marquées par des souffrances physiques, matérielles, psychiques, morales et spirituelles sortant de ce qu’on considère comme « normal »[1] et généralement acceptable. Parmi ces moyens il y a les institutions socio-éducatives et socio-médicales. Celles-ci reçoivent le mandat de gérer l’ingérable. Des membres de notre société d’une part reçoivent ainsi la protection et la sécurité dont ils ont besoin, subissent d’autre part cependant une forme d’exclusion. Dans cette ambiguïté, ils vivent leur vie grâce à l’aide d’une structure professionnelle importante. On pourrait croire que leurs problèmes soient ainsi résolus, ce que société et politique prétendent en général. Pourtant, à l’intérieur des structures institutionnelles, ce n’est pas évident. Les situations sont parfois telles que tout le savoir et toute la compétence professionnels échouent. Sans précautions majeures, on ne peut même pas réinjecter ce qui s’y passe dans les débats publics.

Quelle transparence quand la vie elle-même nous dépasse et nous échappe, quand elle met tout en question et bouscule tout ?

Il y a ce que Georges Saulus appelle la « diffraction éthique ».

Comment rendre possible une mission impossible, comment faire quand le quotidien est fait de situations extrêmes ?

Être là, tout simplement ? Impuissant.

Ce site, ce travail, n’est rien d’autre qu’une manière de dire « LÀ », « Da ! », le pointer, sans pouvoir le décrire ou l’illustrer véritablement. Il n’y a pas de science pour le comprendre.

L’éthique est transcendantale.

« Viens et vois ! » (Jean 1,46)

Armin Kressmann 2012


[1] Il n’y a pas de souffrance « normale ».

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