Comment la science rencontre-t-elle aujourd’hui la ‘question de Dieu’ ? Pas du tout, tout simplement !

Cette année 2012, le Séminaire de culture théologique fête ses 50 ans.

A cette occasion,  entre Cèdres Formation et l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), plusieurs manifestations sont organisées (en septembre, « le mois de la science et de la spiritualité », dont

  • une journée d’Église[1], le samedi 1er septembre,
  • une exposition,
  • un cycle de conférences
  • et une journée à l’université de Lausanne, le samedi 29 septembre.

Le sujet retenu et offert à un grand public est :

« Comment la science rencontre-t-elle aujourd’hui la ‘question de Dieu’ ? »

« Si on admet cette répartition des savoirs, doit-on pour autant affirmer qu’il n’existe aujourd’hui aucun dialogue possible entre science et religion ? Et, de manière plus large, entre une vision scientifique et une conception spirituelle de l’être humain et du monde ? » écrivent les responsables du projet sur leur site Internet.

Le mensuel « bonne nouvelle », avec quelques interviews, esquisse les premières pistes, sous un titre déjà moins nuancé :

« La science face à Dieu »

Me semble-t-il, qu’on le veuille ou non, le vieux débat, qu’on pensait réglé, – mais ravivé d’un côté par les milieux créationnistes, de l’autre par les défenseurs d’un certain scientisme et biologisme -, resurgit, avec la question « croustillante » et pour beaucoup la seule qui compte pour défendre sa cause (et vaincre l’adversaire) :

Qui a raison, Dieu ou la science ?

Ainsi, malgré toute bonne volonté, l’aventure risque d’être apologétique, voire polémique, pour les uns et les autres, les uns contre les autres.

Ce qui me laisse le plus songeur est le fait que la thématique retenue pour une « Journée d’église » de notre Église, – tout en étant intéressante au niveau systématique, dogmatique, théologique et philosophique, donc aussi et surtout spéculatif -, est marginale par rapport aux problèmes et préoccupations du quotidien de nos concitoyens[2] :

Comment vivre ensemble ?[3]

Vouloir rapprocher science et foi, aujourd’hui, est une aberration, toujours et encore, elles ne s’opposent même pas, parce que de catégories totalement différentes : une fois on parle de la « chose » (« der Sache »), une fois du « sens de la chose ». Et nous savons, au plus tard depuis Wittgenstein, bien avant si l’on ose lire la bible « aujourd’hui », que

« le sens de la chose est hors chose ».

La chose s’appelle « nature », le sens de la chose « création ».

C’est la raison pour laquelle, en tant que scientifique, biologiste, théologien, croyant et pasteur, je n’ai aucun problème de passer de l’une à l’autre, de la science à la foi, et de la foi à la science, tout simplement parce que je ne les confonds pas et je ne les oppose pas non plus.

A développer … pour toi, cher lecteur, chère lectrice … et je me mettrai donc, moi aussi, mais brièvement, à l’exercice que je conteste, tout en disant que les vrais enjeux ne sont pas là, ni pour la science, ni pour la foi …

Armin Kressmann 2012


[1] Il y a plusieurs noms qui circulent : « Journée d’Église », « Journée de l’Église réformée vaudoise », « J EERV »

[2] Ce qui va tôt ou tard changer avec les neurosciences, au niveau éthique cependant, et non pas forcément « métaphysique » (spirituel ; identitaire : « Moi, mes neurones et ma foi », « L’homme de demain », deux des thèmes abordés à la « Journée de l’Église réformée vaudoise »). En ce moment évitera-t-on le sujet, parce que trop « politique » ?

[3] Les uns avec les autres et nous dans et face à la nature, ainsi qu’avec les autres êtres vivants.

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