L’universalité de l’exclusivité christologique (suite à Jean 15,1)

L’exclusivité christologique (« Je suis la vraie vigne », évangile selon Jean, chapitre 15, premier verset) se situe au niveau de la fides qua (comment croire ? l’éthique) et devient ainsi universelle. Elle n’a plus besoin de la fides quae (que croire ? la dogmatique) et peut ainsi se passer d’une confession de foi explicite qui déclare : « Jésus Christ Seigneur. »

Elle peut s’en passer parce qu’elle le manifeste en actes.

Nous nous trouvons ainsi devant un « libéralisme confessant » (ou professant, confessant ce qui est à confesser par la profession et un certain « professionnalisme », mais pas tous, quand on est en milieu professionnel), et un Christ universellement accessible, au-delà du christianisme (donné à l’humanité).

C’est la raison pour laquelle l’éthique prime sur la dogmatique (et la vie sur le culte, sauf là où la vie est culte).

Cependant, quelle serait la dimension confessante explicite indispensable qui reste, christologique au-delà du christianisme ?

Le don ! ou la grâce, c’est-à-dire la reconnaissance de ce que je fais (en accord avec la Parole) comme donné, et non pas comme mérité, en comptant sur mes propres forces, mais en le faisant en comptant sur l’autre, celui « pour et avec » lequel je le fais (cf. Paul Ricoeur). C’est l’autre qui me sauve quand je m’engage « pour et avec » lui ; c’est lui qui « me réalise ». Il y aurait donc réalisation ou accomplissement de soi par l’autre, et c’est ainsi que je porte du fruit (Jean 15 ; contre Maslow ?).

« Il n’y a pas d’autonomie du faire » (Jean Zumstein) sauf celle de reconnaître autrui comme règle de ma vie, et cela d’une manière autonome.

Armin Kressmann 2012

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