Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), tu veux une confirmation subjective ? Alors vas-y, mais vas-y !

Je viens de recevoir la confirmation par le bulletin d’information de l’Église vaudoise (EERV.fl@sh) :

 « Hélène Küng constate que la directive sur le déroulement du culte des Rameaux est un sujet de tension pour certains ministres sur le terrain. Le sujet de conflit porte sur le fait que la bénédiction collective des catéchumènes ne permet pas de vivre une bénédiction individuelle pour les catéchumènes qui ne confirment pas. Un geste individuel est en effet réservé à la confirmation qui suit la prédication. ‘Le Synode est responsable de savoir ce qui découle de la directive et doit assumer sa responsabilité’, estime-t-elle. Hélène Küng propose donc que ‘le Synode recommande la réunion d’un groupe chargé de résoudre la tension’, groupe constitué de représentants du Conseil synodal, de ministres préparant les Rameaux et de l’un ou l’autres des services cantonaux pouvant amener des compétences utiles.

Après un long et passionné débat, le Synode rejettera cette proposition (39 voix contre, 26 pour et 8 abstentions). »

(Compte rendu du synode des 17 et 18 février, EERV flash no. 133, février 2012)

Synode et conseil synodal nous mettent donc en situation de handicap[1], tous ceux et celles qui pensent que traiter les catéchumènes lors du culte des Rameaux selon deux régimes différents ne clarifie pour eux et pour leurs familles pas la situation, mais induit une confusion : il y a les « bons » et il y a les « meilleurs » (pour l’Église), ceux qui « sont confirmés » collectivement et ceux qui « confirment » individuellement et ont le privilège de recevoir aussi une bénédiction individuelle. L’invitation « à veiller à épurer la liturgie de confirmation des éléments rappelant une confirmation objective (Dieu confirme son amour à la personne)», suffira-t-elle pour lever la confusion ? J’en doute, parce que, selon les propositions de la liturgie « officielle », un rappel de l’amour de Dieu et la bénédiction, donc confirmation objective, suivent la confirmation subjective :

Proposition 1

« NN, Dieu t’aime et te sauve en Jésus-Christ.

Que le Saint Esprit, souffle de Dieu, alimente ta foi aujourd’hui et tous les jours de ta vie. Qu’il garde ton coeur, ta pensée et ton intelligence ancrée en Jésus-Christ.

Dieu te bénit, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen !« 

Proposition 2

« NN, Dieu t’aime. En Jésus-Christ, il te donne sa présence. Tu pourras désormais marcher à sa suite.

Que l’Esprit de Dieu soit sur toi et te donne force et dynamisme.

Qu’il t’aide à vivre ta foi dans la joie et la liberté.

Dieu te bénit et t’accompagne. Va confiant-e ! Amen !« 

Proposition 3

« NN, Dieu t’accueille tel-le que tu es. Il t’accompagne dans ta vie.

L’Esprit de Dieu est sur toi et te donne force et joie.

Que Dieu te bénisse et te rende fort-e ! Amen !« 

Là où nos autorités voient une clarification, je vois une inégalité de traitement.

Mettre en pratique l’intention du synode et du conseil synodal impliquerait, soyons alors conséquents, une confirmation subjective sans confirmation objective, c.-à-d. exprimer sa foi sans bénédiction individuelle qui suit. Il suffirait de dire (de confirmer) :

« Je fais mien ce que Dieu m’a promis lors de mon baptême, même plus peut-être, je l’ai déjà expérimenté dans ma vie jusqu’à ce jour, et je fais en conséquence aussi miens les engagements pris à cette occasion par mes parents, marraine(s) et parrain(s). Amen ! ».

Sola fide ! Suffit la foi.

Armin Kressmann 2012


[1] « C’est l’institution qui handicape » est une hypothèse fondamentale de mes travaux, de ma théologie (« Loi et Évangile ») et de tout ce qui se trouve sur ce site.

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