Éducation et spiritualité 3 : l’éducatif, le curatif, le thérapeutique et le palliatif

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Spiritualité et spiritualités

Comme nous l’avons vu dans notre dernier article sur l’éducation et la spiritualité, « Prendre soin et mobiliser les ressources », l’accompagnement socio-éducatif, tout particulièrement de personnes en situation de handicap grave, voire extrême, demande une attention des deux côtés, du côté des soins et de celui de l’éducatif. Maintenant, nous devons différencier les approches davantage :

–          L’éducatif mise sur les capacités, donc la « capabilité », des personnes accompagnées. Le triangle pédagogique comme outil nous aide à différencier entre la transmission (de savoir – notamment les valeurs, le V du STIV-AR), le développement de compétences sociales (vivre ensemble – appartenance A et reconnaissance-relation R) et l’apprentissage, l’acquisition de compétences par appropriation (identité I).

–          Les soins se divisent en le curatif et/ou le thérapeutique, selon les définitions, ainsi que le palliatif. Il y en a qui distinguent entre le curatif, – sans la participation actif du patient, mais, évidemment, avec son accord -, et le thérapeutique, – avec participation du patient[1]. Dans les deux cas, on arrive au mieux à un rétablissement de la situation idéale ou antérieure à la détérioration (une homéostasie dans laquelle l’entropie ne change plus), au pire à une stabilisation au niveau d’un nouvel équilibre, moins favorable que la situation antérieure.

Le palliatif accompagne l’évolution, en principe sans vouloir influencer les changements au niveau entropique.

L’identité I de la personne et le sens S de sa vie sont défiés. Le concept de détresse spirituelle entre en ligne, temporairement quand la crise est transitoire, dans la durée quand les perspectives de vie sont menacées. La situation devient chronique et la personne se retrouve en situation de handicap. L’éducatif revient sous une autre forme ; il s’agit maintenant d’apprendre à vivre en situation de handicap, voire d’affronter la mort.

Ce qui se présente d’une manière critique comme maladie ou accident touche chaque humain quand on regarde l’ensemble de sa vie. La vie elle-même est « critique », toujours menacée par la mort et finissant par celle-ci. Croître, grandir, se développer est un mouvement, décroître, diminuer et mourir son contrepoids. Vivre est vivre en équilibre (homéostasie), mais aussi faire vivre l’équilibre en lui-même, le faire croître là où c’est possible (ad-olescence – mouvement vers), savoir le voir décroître quand il tend vers sa fin (ab-olescence – disparaître).

Armin Kressman 2012


[1] Sylvie Krattinger, communication personnelle

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