« (Dans l’Antiquité occidentale) … la pratique établie pour les enfants nés difformes consistait en ‘l’exposition’, tant à Sparte qu’à Athènes et dans la Rome ancienne. Il s’agit uniquement des difformités proches de la monstruosité, les terata. … Ce qui compte est le caractère déviant par rapport à l’espèce et non la gravité médicale ou adaptative de l’anormalité.

Exposer les enfants difformes veut dire les emmener hors de la ville dans un endroit non connu et les laisser mourir dans quelque trou ou se laisser noyer au fil de l’eau. Si le résultat est bine la mort, la signification de l’exposition n’a rien à voir avec l’exécution de ces enfants. Les exposer, c’est les remettre aux dieux. On ne les tue pas, on les offre aux dieux. «  (Henri-Jacques Stiker ; Corps infirmes et sociétés, Essais d’anthropologie historique ; Dunond, Paris 2005, 3ème éd., p. 35s)