« Être belle est un handicap pour certains postes »

Dans un article récent j’ai constaté qu’on peut se retrouver en situation de handicap indépendamment des ses propres qualités et que même la beauté peut exposer une personnes à des réactions telles qu’elle est discriminée :

« Toute différence qui met quelqu’un hors norme peut l’amener aussi en situation de handicap », disais-je.

Ceci est confirmé par le quotidien « 24heures » dans son supplément « Emploi » du 19 août 2010, qui intitule :

« Être belle est un handicap pour certains postes »

« La beauté féminine ne constitue pas toujours un avantage pour trouver un emploi. Une jolie femme ne sera pas choisie pour un travail réputé plutôt ‘masculin’, alors qu’un homme séduisant est toujours préféré pour n’importe quel emploi. »

et se demande :

« La beauté peut-elle faire obstacle à une carrière chez une femme ? »

Selon une étude américaine

« … une belle femme est souvent écartée de postes comme directrices financière, directrice de recherche ou chef de chantier. ‘Dans ces métiers, être séduisante est vraiment un handicap pour une femme’ … »

Comme il est question de handicap et d’obstacle, – les deux étant étroitement liés dans la définition actuelle du handicap -,   nous avons ici une illustration frappante de l’importance des facteurs environnementaux, ici purement sociaux,  dans la construction de cette réalité que nous appelons le « handicap ».

Cela devrait nous inciter

1. à faire le chemin inverse, c’est-à-dire là où il y a  « handicap » apparemment indiscutable, – physique, sensoriel, psychique ou mental -, avant de stigmatiser les personnes concernées, à nous attaquer à tous les facteurs environnementaux sur lesquels nous aurions une influence

2. à considérer toutes les formes de « handicap »  comme appartenant à un phénomène commun, donc à aussi mener un combat commun contre toutes les formes  de discrimination, tel que Martha Nussbaum le fait notamment.

« Eh oui, je suis une femme et discriminée en tant que telle, comme cette personne dite handicapée vivant en institution, et ce qui nous rassemble et nous est commun est peut-être plus important, en tout cas dans le combat politique, que ce qui nous distingue. Alors, au lieu d’avoir peur de me confondre avec vous qui êtes différents, comme on dit, si nécessaire, allons ensemble dans la rue … »

Armin Kressmann 2010

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