Le miracle : éthique, esthétique … et religion ; « Wunder und Glaube », Walter Schmithals

Éthique et esthétique, disais-je, avec Wittgenstein, à la fin de  mon dernier article sur les miracles, dans ma lecture du petit livre « Wunder und Glaube » de Walter Schmithals, comme pistes pour répondre à la question de la compréhension du sens des miracles dans notre système de pensée scientifique moderne. Éthique et esthétique comme réalités transcendantales, d’une autre sphère que le scientifique, de la sphère spirituelle. Éthique et esthétique comme possibilité de rendre manifeste, donc sensuelle, visible, tangible, audible, la spiritualité, – l’e(E)sprit ou l'(e)Esprit -, autrement inaccessible en soi, notamment par la raison, donc les sciences. S’ajoute le religieux, ou plutôt l’e(E)sprit ou l(e)Esprit du religieux, – donc Dieu, et non pas dieu.

Comment cela ?

Et comment sont articulés (art, rite, art-iculation) les trois, l’éthique, l’esthétique et le religieux ainsi compris ?

Par ce que dit le miracle !

Miracle compatible avec la science, parce que d’un autre ordre, ou d’une autre sphère que la science. Encore une fois : de l’ordre du spirituel, – éthique, art et … pour être conséquent, au-delà de la religion, là où se situe le spirituel en religion :

éthique et esthétique,

– actes actifs, action, œuvre, création, et si je dis acte éthique ou moral, non pas guidé par le jugement moral de la deuxième critique kantienne, pourtant compatible avec elle, mais guidé par la faculté de juger, donc la troisième critique kantienne

Du sensible au suprasensible, il n’y a pas de passage possible « au moyen de l’usage théorique de la raison » (Kant, AK) : seule est concevable une « transgression » (Überschritt). (Gérard Lebrun ; Kant sans kantisme ; Fayard 2009, p. 197)

… et Dieu … présent en l’homme, dans sa passivité (Gelassenheit), donc de l’ordre de la grâce.

Qui ?

« Die jüdischen Wunderberichte werden … dadurch charakterisiert, dass der Wunderrabbi, um eine Krafttat gebeten, diese nicht in eigener göttlicher Kraft verrichtet, sondern Gott bittet, dieser möge das Wunder kraft seiner Allmacht vollbringen. Die hellenistischen Wunderberichte … stellen uns dagegen einei göttlichen Menschen mit eigner Wunderkraft vor. Nicht erst im Wunder, sondern bereits im Wundertäter selbst weilt das Göttliche unter den Menschen.

Die markinischen Wundergeschichten sind durchweg dieses hellenistischen Typs. Jesus selbst ist des Wunders mächtig und fähig. …

Was aber hatte man in diesem hellenistischen Judenchristentum zu verkünden ? Welcher Botschaft lieh der Wunderglaube seine Stimme ? Nun, wie die alten Glaubensformeln zeigen, die schon Paulus vorgefunden hat, predigte man die frohe Kunde, dass Gott in Jesus sei und die Welt mit sich versöhnt habe :

… c’était Dieu qui en Christ réconciliait le monde avec lui-même, ne mettant pas leur faute au compte des hommes, et mettant en nous la parole de réconciliation. (2 Corinthiens 5,19)

So wie man den Menschen, der nach seinem Heil fragte, auf Jesus hin als auf Gottes eschatologisches Wort, als auf den Christus, den heilbringenden Herrscher der Endzeit.

… Diese Glaubensbekenntnisse auszusagen, bot sich die der hellenistisch-jüdischen Welt vertraute Form der Wundergeschichten an. Sie sagte ja : hier begegnet ein Mensch, in dem das Göttliche manifest wird. In Jesus kommt Gott in die Welt. Wer auch immer nach Gott fragt : hier bekommt er die Antwort auf seine Fragen. »

Walter Schmithals ; Wunder und Glaube, Neukirchener Verlag, Neukirchen 1970, p. 20s

Nous voilà renvoyés à l’humanité de Dieu et la force créatrice et transformatrice de son Esprit reçu par et dans la foi : c’est là où réside le sens de tout vrai miracle.

Armin Kressmann 2010

Print Friendly, PDF & Email

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.