Marc 1,1-8 (Mc 1,1-8) – L’Avent et Noël dans l’évangile selon Marc (commentaire, exégèse, premières réactions)

(avec la TOB, Traduction œcuménique de la Bible)

v. 1 « Commencement de l’Evangile de Jésus Christ Fils de Dieu »

Ce « commencement » nous rappelle tous les commencements,

celui de la Genèse (Gn 1,1), le « Commencement de la création par Dieu du ciel et de la terre »,

comme celui de l’évangile selon Jean (Jn 1,1), « Au commencement était le Verbe ».

C’est donc un commencement, le commencement de la Bonne Nouvelle, de l’Évangile, sans être l’Évangile dans sa plénitude tout en étant déjà Évangile, son commencement, le commencement d’une nouvelle création.

Nous nous retrouvons donc devant le préambule de la Bonne Nouvelle :

  • « Texte servant d’avant-propos, d’introduction et précédant un plus long développement.
  • Propos, attitude ayant un lien plus ou moins direct avec le sujet et constituant une entrée en matière.
  • Ce qui précède ou prépare.
  • Partie préliminaire d’une constitution consistant en une proclamation solennelle des principes fondamentaux de l’organisation sociale ainsi que des droits et libertés des citoyens. » (Larousse)

En quoi consiste ce commencement qui est comme un préambule, « l’archè », fondement et entête, l’Avent de l’Évangile ?

v. 2ss « Ainsi qu’il est écrit dans le livre du prophète Esaïe », chez Esaïe, le prophète, puis une citation « mêlée d’Ex 23,20 grec et de Ml 3,1 » (TOB), comme si Marc connaissait mal sa bible, l’apparition de Jean-Baptiste avec son baptême, son appel à la conversion « en vue du pardon du péché » (v. 4) et sa proclamation de l’arrivée de « celui qui est plus grand que … » … lui (« moi » v. 7), le passage du matériel, le « baptême d’eau », au spirituel, le « baptême d’Esprit Saint » (v. 8).

Le fondement de l’Évangile, son commencement, pour Marc, est donc composé par :

  • les Écritures (« il est écrit »), qui parlent
  • de l’ancienne alliance, l’Exode, le « Code de l’alliance » (Ex 20-23),
  • des prophètes, visant le présent et l’avenir, ce qui ad-vient, « l’Avent », la réinterprétation de l’alliance, avec Esaïe, le premier livre des prophètes, et Malachie, le dernier, « maléaki », le dernier « messager » : « Où est le Dieu qui fait justice ? » (Ml 2,14) … ‘Voici, j’envoie mon messager. Il aplanira le chemin devant moi.’ » (Ml 3,1)
  • Jean-Baptiste
  • qui « baptise dans le désert et proclame le baptême de conversion en vue du pardon des péchés (fautes) » (v. 4)

Donc, tout a commencé il y a longtemps,

  • par la création déjà
  • la première alliance, reprise et encore reprise, la Thora et les prophètes
  • dont témoigne Jean-Baptiste

et tout commence et recommence avec

  • le baptême
  • la conversion
  • et le pardon … des péchés ou des fautes (ici au pluriel, donc de paroles et d’actes concrets, et par là de blessures provoquées)

tout commence et recommence encore aujourd’hui et sera à commencer et recommencer demain, par et à travers

« celui qui est plus fort que moi et qui vient après moi » (v. 7)

et « qui baptise par son Esprit » (v. 8).

Noël, tous les jours.

Noël, chez Marc, me semble-t-il, est le baptême de Jésus :

« les cieux qui se déchirent et l’Esprit, comme une colombe, qui descend sur lui.

Et des cieux vient une voix : ‘Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir’. » (Marc 1,10.11)

Et là où chez Matthieu il y a la fuite en Égypte, parce que

« Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt 2,13)

chez Marc il y a la tentation de Jésus par Satan au désert (Mc 1,12.13).

Y suit la proclamation de l’Évangile par Jésus (Mc 1,14.15) :

« Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s’est approché. »,

incarné en Jésus lui-même, qui nous adresse son appel à le suivre,

l’appel des premier disciples (Mc 1,16-20)

et manifeste sa puissance, la puissance de celui et de celle qui le suit, en chassant les démons qui stigmatisent un épileptique à la synagogue, donc « l’église », de Capharnaüm (Mc 1,21-28).

En résumé, l’Évangile, la Bonne Nouvelle, chez Marc,

son commencement, la création et la première alliance, le pardon, confirmée à maintes reprises (les écritures, la thora et les prophètes), en dernière par Jean-Baptiste, l’Avent de Marc,

son incarnation en Jésus et confirmée lors de son baptême, le Noël de Marc,

sa proclamation par Jésus, son appel s’y tourner, s’y « convertir » en le suivant, comment ?,

sa manifestation en chassant les démons dans ce monde, bonne création,

mais toujours menacé par la tentation de prendre le pouvoir sur autrui et Dieu (Satan et les démons).

Armin Kressmann 2017

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