(avec la TOB, Traduction Œcuménique de la Bible, Cerf, Paris 2012)

Le chapitre 55 du livre du prophète Esaïe (Esaïe 55 ; Isaïe) fait partie de cet ensemble des chapitres 40 à 55 qu’on appelle le Second Esaïe. Il a été composé vers 550 – 530 av. JC, à l’époque de la l’exile des Israélites en Mésopotamie :

• Annonce du triomphe des Perses, Cyrus le Grand, sur les Babyloniens

• Déchéance des Babyloniens

• Libération toute proche des Israéalites exilés

Esaïe rappelle ici que le seul maître du monde, c’est le Seigneur. ; Cyrus est son « messie », païen ( ! 45,1).

« Dieu est unique et absolument incomparable, aucune divinité n’existe à côté de lui.

Antérieur à tout, il est aussi à l’origine de tout ; à lui seul il crée tout.

« créer », l’agir divin

Dieu met sa puissance de créateur au service de son dessein de salut … Ce salut n’est pas destiné au seul peuple d’Israël, mais à tous les peuples du monde. Avant de créer Israël, le Dieu de Tous, le Dieu universel a créé l’humanité (45,12), avant de faire alliance avec Abraham, il fait alliance avec Noé (54,9). Jamais il n’oublie l’ensemble des hommes … ils sont dans sa main …, légers et fragiles malgré leur superbe …, ils sont devant son regard de Juge, qui leur rappelle que le mal engendre le malheur (47) ; il sont mis à l’écoute de ses appels de Sauveur, qui les convie tous à l joie du salut (55,3-5). …

La constance que déploie le Seigneur dans la réalisation de son dessein porte … un nom bien particulier : c’est sa justice … comme la miséricordieuse fidélité selon laquelle Dieu tient ses promesses de salut, tant et si bien que justice et salut sont pratiquement identifiés.

Le fait que Dieu sauve … témoigne de son amour fidèle comme de sa sollicitude constante, qui est celle non seulement d’un berger ou d’un roi …, mais aussi et surtout celle d’un père pour ses fils …, d’une mère pour ses enfants (49,15-16), d’un époux, pour son épouse (54). Son amour est tel qu’il supporte et surmonte le péché humain, pourtant répété et grave, et qu’il va jusqu’à l’effacer …, jusqu’à le pardonner totalement (55,7). » (p. 635s)

« Le ch. 55 prolonge le ch. 54, en ce sens qu’après s’être adressé à Jérusalem le prophète se tourne maintenant vers les fidèles qui se préparent à la repeupler, pour leur préciser la nature et les conditions de leur bonheur. Par rapport à l’ensemble de l’œuvre du Second Esaïe, le ch. 55 constitue son épilogue : comme le prologue (40,1-11), il insiste de nouveau sur la transcendance de Dieu, l’efficacité de sa Parole et l’éclat du nouvel Exode …Dieu, par la voix de son prophète :

1. propose l’aliment solide de son enseignement, qui procure la vie en plénitude (v. 1-3a)

2. promet de rendre à ses fidèles le rayonnement qui fut jadis celui de David (v. 3b-5)

3. presse les obstinés de se convertir, de faire confiance à son pardon, car ses vues dépassent les leurs et sa Parole ne déçoit jamais (v. 6-11)

4. renouvelle enfin la promesse de libération telle que son retentissement se répercutera à jamais (v. 12-13) » (p. 738, note)